Dans son blogue personnel, Dominique Boisvert, collaborateur à la revue Relations, note ses réflexions sur le décès de l'abbé Raymond Gravel et les liens qu'il entretenait avec les médias. Comment expliquer que le décès d'un prêtre ait fait la «une des médias québécois comme bien peu d’événements catholiques peuvent en rêver»?
«Certains diront que c’est à cause de ses positions rebelles, progressistes ou « différentes » des points de vue officiels ou habituels de l’Église (sur l’homosexualité, l’ordination des femmes, etc.). Cela serait à mon avis une erreur. La véritable explication de la présence de Raymond Gravel dans les médias réside ailleurs: dans sa grande disponibilité à l’égard de ces outils de communication certes, mais surtout dans son humilité et dans son humanité profondes qui faisaient de lui un interlocuteur privilégié et attachant, tant pour les médias que pour le grand public.»
Je ne crois pas que la popularité médiatique de Raymond Gravel soit dû tant à sa rébellion contre l'Église qu'aux valeurs humanistes contemporaines qu'il défendait avec force et passion. Ces valeurs qu'il endossait font référence à l'humanité de Jésus, mais non à divinité. La grande majorité des Québécois sont encore très attachés aux valeurs humaines prônées par Jésus ( bonté, charité, etc.) mais rejettent les exigences morales et spirituelles.qui y sont rattachées. Suivre Jésus, c'est exigeant: c'est dépasser sa condition d'homme et de femme pour aimer et servir à la manière de Jésus. Le père Gravel réconfortait et justifiait les humanistes dans leurs croyances et leurs actions. Des milliers de prêtres et de personnes d'Église donnent leur vie pour les autres, mais leurs actions ne sont pas médiatisées. Pourquoi: les vertus héroïques sont peurs car elles nous appellent à la sainteté.Peu d'entre-nous aiment être confrontés à cette réalité de dépassement qui nous renvoi l'image de nos propres efforts limité et intéressés de bonté et de charité. Marie
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