À différents moments de son histoire, ils ou elles ont dirigé l'ACPC. Nous avons recueilli les réactions et sentiments d'ex-présidents et présidentes à la veille des 40 ans de l'association. Aujourd'hui, les propos de Denis Prescott, président de 2005 à 2007.
Toute fête trouve sa raison d’être dans la vie qu’elle crée, qu’elle nourrit, qu’elle projette dans l’univers de la réalité à venir. Les 40 ans de l’ACPC représentent un courageux effort missionnaire pour annoncer l’évangile à l’œuvre dans l’actualité de notre monde. En 1968, une année charnière pour la communauté catholique québécoise, la fondation de l’ACPC a été un grain de sable dans le sablier de la révolution culturelle mondiale. C’est à la fois un moment de rupture avec «ce que l’on avait l’habitude de faire» et un moment de lien avec «ce qui peut advenir».
Je n’étais pas, à l’époque, dans le domaine de la presse religieuse grand public, mais je me servais amplement des médias dans mon animation pastorale et sociale. Adolescent, j’avais déjà lancé, avec deux amis, un petit journal d’été, imprimé sur Gestetner, que nous vendions 5 sous l’exemplaire à la porte d’une usine de Drummondville. Il n’est donc pas étonnant que de 1976 à 1981, je me sois retrouvé impliqué dans l’espace public par mes éditoriaux dans un hebdomadaire régional. Une expérience convaincante, s’il en est une, de l’importance de la presse dans la vie d’une société.
Lorsqu’en 2001 j’ai pris la direction de la revue Orient, publication missionnaire de la Congrégation de Sainte-Croix, la revue était déjà membre de l’ACPC. Je me suis intéressé à l’essor de l’association, j’ai joint son conseil d’administration en 2002 et j’en ai assumé la présidence de 2005 à 2007. J’ai pris part également au comité de rédaction et d’administration de Présence Magazine, autre membre de l’ACPC.
Mes sept années passées dans la presse religieuse n’affaiblissent en rien mes convictions sur l’importance d’un média écrit pour diffuser les valeurs évangéliques. C’est la très grande fragilité financière de la presse religieuse qui préoccupe. Les valeurs de solidarité, de partage, de justice sociale et d’équité, de dialogue spirituel et de respect du sacré posent beaucoup de questions à la globalisation de l’économie. Ou la presse religieuse fuit dans un autre monde, «au-delà des situations angoissantes», ou la presse religieuse mène le combat de la dignité humaine, fils et filles de Dieu, à son image. Cette option-ci, la plus prophétique dans la ligne de l’Évangile, est la plus risquée pour sa survie. Le portrait sociologique du lectorat catholique diffère très peu de celui de l’ensemble de notre population, laquelle est à la remorque d’un système de valeurs fondé sur les bénéfices économiques.
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