Il y a une semaine, la Lettre InfoFPJQ indiquait qu'une consultation sur le titre de journaliste professionnel se déroulerait bientôt. Parce qu'ils déplorent que le titre de journaliste soit fréquemment utilisé par des gens qui n'en sont pas, les membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec ont récemment voté en faveur d'une telle réflexion. Dans sa lettre électronique du 24 février, la FPJQ illustrait son propos avec la capture d'écran d'une émission d'ECDQ.tv où la religieuse Marilou Bernier est identifiée comme journaliste. Aucun commentaire n'accompagnait toutefois cette photographie mais le terme journaliste avait été encerclé. Cette semaine (3 mars), la lettre électronique mentionne que l'archevêché - appelé évêché dans le texte - «estime qu'il serait sans doute préférable d'identifier la religieuse comme animatrice». Proximo, le bulletin de nouvelle de Radio Ville-Marie, mentionnait cette semaine que la vidéo a été modifiée.
Je tiens à préciser que j’ai eu la chance la semaine dernière de discuter avec le secrétaire général de la FPJQ, M. Claude Robillard, et il ne dénonce aucun agissement de ECDQ.tv. Il m’a mentionné qu’il n’a rien contre le fait que Sœur Marilou soit identifiée comme journaliste (seul le terme « journaliste professionnel » doit être encadré à son avis) . Des copains de la PC lui ont partagé ce clip et il pensait, à raison, que le tout illustrait bien le questionnement sur l’utilisation du terme journaliste. Je lui ai dit que nous partageons aussi cette réflexion et que nous désirons identifier Sr Marilou comme animatrice quand elle anime une émission et journaliste si elle fait du travail journalistique.
RépondreEffacerLa citation de l’infolettre de la FPJQ est exacte :
L'évêché de Québec, qui identifiait Sœur Marilou Bernier comme «journaliste» sur son site Espace Médias, a amorcé une réflexion à ce propos et estime qu'il serait sans doute préférable de l'identifier plutôt comme «animatrice».
Le texte de Proximo sur l’infolettre de la FPJQ titre donc à tort que ECDQ.tv a été «épinglé». Ajoutons que contrairement à ce qui est mentionné dans le texte du bulletin de nouvelles de RVM, nous n’avons pas modifié notre capsule.
Le débat me semble important. Peut-on porter le titre de journaliste si on travaille à temps plein pour la publication d'un ordre professionnel (ex: le Barreau, l'Ordre des ingénieurs) ou d'un organisme lié au gouvernement (Conseil du statut de la femme, Office de la protection du consommateur, Hydro Québec)? Si la réponse est non, alors la plupart des publications membres de l'ACPC n'ont pas de journalistes mais plutôt des rédacteurs et rédactrices. Ils ne peuvent donc pas être membres de la FPJQ ou de l'AJIQ.
RépondreEffacerMais quel titre pour nos pigistes? Certains sont pourtant des spécialistes de l'information religieuse - comme d'autres se spécialisent en sports, en sciences ou en loisirs - mais ils ne peuvent subvenir à leurs besoins car la demande pour l'info religieuse est mince au Québec. Ce sont les publications institutionnelles qui leur commandent des articles et leur versent des cachets.
Il ne s'agit pas d'une simple question de titre. La liberté de la presse est aussi liée à ce débat. L'enjeu est important pour les étudiants et les aspirants-journalistes. Jusqu'ici, le titre de journaliste pouvait être attribué à toute personne qui pratique le journalisme. Cela donne à la liberté de la presse priorité sur le statut professionnel ou sur le corporatisme. Mais les médias sociaux et la démocratisation de l'Internet ont fait éclater cette notion puisqu'il n'est plus nécessaire de passer par l'intermédiaire d'une entreprise de presse pour entrer dans la sphère médiatique. Tout un chacun peut mettre sa page en ligne et prétendre faire du journalisme. La confusion qui en découle rend nécessaire un encadrement du titre de journaliste professionnel. Les médias institutionnels doivent s'intéresser à ce débat, voire y participer, s'interroger sur leurs pratiques et prendre des mesures pour que le statut de journaliste de leurs collaborateurs ne soit pas compromis par des pratiques contraires à l'éthique journalistique, et notamment: «Les faits et les idées doivent pouvoir être communiqués sans contraintes ni entraves.(...) Les journalistes servent l'intérêt public et non des intérêts personnels ou particuliers. Ils ont le devoir de publier ce qui est d'intérêt public. Cette obligation prévaut sur le désir de servir des sources d'information ou de favoriser la situation financière et concurrentielle des entreprises de presse.» http://www.fpjq.org/index.php?id=82 Tout compte fait, il n'y a pas que les médias institutionnels qui devront s'interroger à ce sujet...
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