«On considère dans notre société qu’une personne de quarante ans est encore jeune. Il n’y a qu’un pas à franchir pour dire que l’ACPC est encore jeune… Pourtant, que de chemin parcouru en 40 ans. Les fondateurs ont créé cette association au moment où la société québécoise était en pleine Révolution tranquille. Vous vous souvenez de mai 68. Les initiateurs de cette association de périodiques ont sans doute senti à cette époque que le vent tournait, que les choses dans le domaine de l’édition ne seraient plus pareilles. Le temps était désormais à la professionnalisation des médias catholiques. Il fallait davantage de concertation et de formation. J’ai eu mes premiers contacts avec l’ACPC au milieu des années 1970. Il était question de qualité de la langue, du traitement de la nouvelle, de rédaction journalistique, d’illustration et de l’adaptation de nos magazines aux nouvelles clientèles. Pas question de révéler nos tirages. Sujet tabou.
Un nouveau contact a été repris en 1985 lors de mon arrivée à la revue Notre-Dame du Cap. Une nouvelle génération de membres avait fait son apparition. Les préoccupations avaient changé : on parlait marketing, mise ne marché, rajeunissement de la maquette des revues et recherche de nouveaux lecteurs. On cherche toujours de nouveaux lecteurs sans les trouver! Les années1990 m’ont amené à m’éloigner de l’ACPC. Il me semblait de loin que l’on tournait un peu en rond. Les tirages étaient toujours à la baisse. Les ressources monétaires se faisaient plus rares. J’ai surtout fait la prise de conscience que la presse religieuse était plus que jamais dépendante de personnes qui n’ont rien à voir avec l’édition. L’activité liée à l’édition de magazine dépend habituellement d’une communauté religieuse qui avait créé un organe de communication pour soutenir une œuvre et pour informer. Alors, l’avenir de la publication dépend de la santé financière de l’œuvre! J’en sais quelque chose! Alors à quoi bon palabrer quand le sort de la publication et son rayonnement dépend d’une autre instance qui doit affronter plusieurs problèmes dont entre autre celui du vieillissement de ses membres. La plupart, en effet, de nos magazines et organes d’information ne dépendent pas d’un propriétaire dont la mission première est d’informer.
L’avenir? Quel avenir? J’ai d’abord une réponse pessimiste : «En espérant que ça dure encore 10 ans, car il ne restera presque plus d’abonnés si je me fie au rythme où le tirage a baissé au cours des 20 dernières années» Une réponse réaliste : «Nous serons là modestement dans la mesure où nous saurons ajuster notre offre de service aux réels besoins non seulement des croyants d’ici mais aussi des hommes et des femmes qui s’intéressent à la vie spirituelle chrétienne.»
Ah oui! Je me souviens. Les fondateurs de l’ACPC rêvaient d’un grand magazine populaire catholique québécois. Parlez-en à Bernard Mercier de la Revue Sainte Anne.»
Madame,
RépondreEffacerMonsieur,
J'entamerai la rédaction de ce bref message en déclinant d'abord mon identité, ce qui me semble être dans l'ordre des choses. Je suis Jean Bouchard et je vous écris de Québec.
C'est tout à fait par hasard (hasard, vraiment?) que je croise aujourd'hui (le lundi 31 août 2009)votre article relatif aux nouveaux défis rencontrés par les revues populaires à vocation spirituelle.
Je partage tout à fait votre avis, qui chez moi prend plutôt la route d'une impression, sur le fait que les instances décisionnelles en matière de politique éditoriale des magazines religieux ou de nature spirituelle me paraissent être plus ou moins étrangères aux techniques de gestion idoines dans la grande sphère médiatique. Signe des temps? Tendance qui, sur une courbe ascendante, finira à plus ou moins long terme par établir des pratiques normatives en matière de direction éditoriale des revues religieuses? À mon avis, mesurer l'intérêt du lectorat à l'aune de cette nouvelle initiative délicate est une erreur. En effet, une attitude de cet ordre en ce qui a trait à la direction de telles publications ne risque-t-elle pas d'être traduite et perçue comme un simple banc d'essai, de recherches, d'expériences diverses quant à la facture et l'orientation à leur donner? Il faut déjà considérer que le lectorat n'est jamais facile à gagner, peut-être a fortiori dans la domaine religieux. Enfin, je ne sais pas ce que vous en pensez.
J'étais collaborateur (journaliste) au volet «Portrait» (Québec) de La Revue Sainte Anne ces deux dernières années, soit de juin 2006 à octobre 2008. En octobre dernier, j'ai reçu un courriel succinct et vite lancé de la part de la nouvelle rédaction dirigeante en poste. On m'avisait froidement que mes services n'étaient plus retenus. Un couperet! Une décision éditoriale péremptoire! Pourtant, que je sache (et je le dis en toute modestie), les articles que je publiais sur une base bimestrielle dans La Revue Sainte Anne ont toujours été bien accueillis par les gens qui en faisaient l'objet et leur entourage. Il m'est arrivé, à deux ou trois reprises, de recevoir quelques mots d'une bienveillante reconnaissance relativement à la qualité générale des articles que je rédigeais. J'aimais bien ce travail que je faisais invariablement dans une perspective d'application soutenue et honnête. Malgré cela, la nouvelle direction de la publication religieuse en a décidé autrement. J'ai toujours pensé que le lectorat s'avère le meilleur juge. Ai-je donc erré en pensant ainsi?
J'ai dernièrement contacté monsieur Jérôme Martineau pour lui offrir mes services à titre, toujours, de collaborateur à La Revue Notre-Dame-du-Cap. J'attends une réponse.
Tous les articles que j'ai publiés dans La Revue Sainte Anne sont également mis en ligne sur mon site web à l'adresse suivante: http://lesvisages.blogspot.com/.
Voilà simplement ce que j'avais à vous dire.
Je vous offre de même mes félicitations pour ce site web spirituel et religieux que vous tenez. De telles informations doivent continuer d'être, je pense. Elles sont essentielles.
Au revoir.
Peut-être à bientôt.
Jean Bouchard
http://lesvisages.blogspot.com/