«Dans son petit bijou de livre, Le féminisme québécois raconté à Camille, l’historienne Micheline Dumont raconte comment l’obtention du droit de vote des femmes au Québec a nécessité un habile chantage», écrit Catherine Caron, rédactrice en chef adjointe de la revue Relations, en introduction au plus récent numéro.
«Confronté à des autorités religieuses toujours vivement opposées au suffrage féminin qu’il avait promis d’instaurer, le premier ministre libéral de l’époque, Adélard Godbout, aurait proposé sa démission au cardinal Villeneuve et... son remplacement par un virulent député anticlérical, Télesphore-Damien Bouchard. «Il semble qu’à choisir entre un premier ministre anticlérical et le vote des femmes, le cardinal ait jugé moins risqué de laisser passer le suffrage féminin» (p. 80). La ruse fut ainsi l’alliée finale de la persévérance des Québécoises qui menèrent cette lutte pendant 27 ans et à qui l’on doit cette conquête d’un droit précieux. Soixante-douze ans plus tard, presque le temps d’une vie, les Québécoises contribuaient à ce que, pour la première fois, une femme soit élue première ministre du Québec, en 2012.»
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