La revue Vers demain propose de larges extraits d'une conférence prononcée par Louis Even au début des années 1960. Il discute notamment des emprunts que les autorités municipales doivent contracter pour la construction du futur métro de Montréal.
«Ces temps-ci, on parle beaucoup de la construction du futur métro à Montréal. Ça demandé plusieurs voyages en Europe au maire de Montréal et son adjoint. Que sont-ils allés faire en Europe? Sans doute qu’ils sont allés voir différents plans, différentes manières de faire un métro. Mais ils sont allés aussi en Europe pour sonder le moyen de financer leur métro, pour savoir s’ils emprunteraient à Paris, à Bruxelles ou à Londres, plutôt qu’à New-York, Montréal ou Toronto, pour construire le métro. Cela veut dire que, si l’on fait venir, par exemple, de l’argent de la France, de la Belgique ou de l’Angleterre pour construire le métro, le métro ne va pas être construit par les Britanniques, ni par les Belges, ni par les Français; il va être construit par les Canadiens. Il va être construit par de la main-d’œuvre canadienne, par des ingénieurs canadiens, je suppose – je ne pense pas qu’on en fasse venir beaucoup de l’étranger pour cela. Et ceux qui vont être payés pour cette construction-là vont se nourrir avec des aliments qui sont dans nos magasins, qui viennent de la production canadienne ou d’une production étrangère en échange de surplus canadiens».
«Par conséquent, avec de la richesse qui appartient aux Canadiens, on va bâtir un métro à Montréal et après, on va devoir payer ce métro-là à qui? À des Britanniques? À des Belges? À des Français? Qu’est-ce qu’il y a de logique là-dedans?», demande Louis Even.
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