lundi 3 octobre 2011

Colloque Médias et religion (2)

En après-midi, les panélistes au colloque Médias et religion examinent les stratégies médiatiques des différents groupes religieux en Occident. Alain Faubert, prêtre, ex-animateur de Parole et Vie, reconnaît que dans l'Église catholique, il existe la «tentation du retrait» ou la «politique de la chaise vide». Il se demande si en «investissant dans ses propres médias», l'Église ne s'est pas isolée davantage.

Rédacteur de Respect Mag, Ousmane Ndiaye voit des faiblesses dans le traitement de l'Islam dans les médias de France. On ne reconnaît pas, par exemple, la diversité des musulmans et des
institutions de l'Islam. «Le monde musulman est toujours vu comme un bloc». Il reconnaît aussi qu'il y a crise de la représentation au sein des institutions musulmanes». À qui doit-on donner la parole? Qui est le chef de cette religion? «C'est finalement aux musulmans de développer leurs stratégies de prise de parole».

Frédéric Antoine, rédacteur en chef de L'Appel et auteur de L'Église a-t-elle perdu la culture et les médias?, estime que les Églises ont développé ces dernières années des stratégies médiatiques. Elles sont apparues lorsque les grandes Églises ont pris conscience qu'elles perdaient leur influence. L'Église investit dorénavant dans les outils
technologiques. Mais «de quelle manière l'Église utilise-t-elle ces médias?» Il reconnaît que les interventions de l'Église sont davantage ciblées vers ses membres, convaincus, moins vers le monde, plus distant.

Dominique Quinio, directrice de la rédaction de La Croix, explique que son journal fait une large place à l'information religieuse, mais pas seulement à l'information sur le catholicisme. «Nous sommes le quotidien français qui parle le plus de l'Islam», lance-t-elle. Professionnalisme et rigueur sont au menu de ce journal, une obligation même.

Enfin, Paul Wells, du Macleans - (voir son blogue) - dit que la majorité des journalistes qu'il connaît soutiennent que la religion ne doit pas être publique. «Pourtant la religion est importante dans la vie politique aujourd'hui. Et les médias ont si peu de chroniqueurs religieux, regrette Wells. «Il faut cesser de ghettoïser la présence de la religion dans les médias.»
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