«Tous nous portons des cicatrices, certaines encore vives ou simplement endormies – un frôlement suffit à réveiller la douleur et à nous plonger aussitôt dans ses griffes acérées et son étreinte étouffante. Quelques-uns plus que d’autres. Pensons aux personnes qui souffrent de certaines maladies, de viol, de la perte d’un enfant, de la torture, de la misère, de l’exclusion. Souffrances existentielles, corporelles, psychiques ou politiques, proches ou lointaines, silencieuses ou épanchées. Dans tous les cas, cette épreuve s’apparente à un arrêt du temps. À une perte de repères et de mémoire. Plus rien ne semble exister que cette douleur qui pèse et nous entraîne avec elle dans un gouffre. Alors le monde tend à se défaire. À se vider. Celui qui souffre se sent seul, terriblement seul. Jusqu’à la parole qui s’assèche. Ne reste plus qu’un râle, puis le silence atroce de celui qui est emmuré vivant dans la détresse.» Des mots de Jean-Claude Ravet, rédacteur en chef de la revue Relations, en introduction au plus récent numéro.
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