«Cet été, Jean-François Lisée, député de Rosemont et candidat à la direction du Parti québécois, concluait une entrevue à la radio de Radio-Canada par cette formule : la culture unit, la religion divise. Interrogé sur sa critique à l’endroit de son adversaire Alexandre Cloutier, qui avait souhaité une bonne fin de ramadan à la communauté musulmane, il résumait par là sa position laïque à l’égard des croyances religieuses. Tout politicien devrait, selon lui, éviter toute apparence de sympathie envers une religion quelle qu’elle soit, toutes étant source de division», écrit le rédacteur en chef Jean-Claude Ravet, en éditorial, dans le numéro d'octobre de la revue Relations.
«Ce n’est pas sur sa conception de la laïcité – que je considère erronée et que j’ai déjà critiquée à plusieurs reprises – que je veux revenir, mais sur sa vision réductrice de la religion, malheureusement partagée par nombre de Québécois. Celle-ci fait l’impasse sur les grands défis qui se posent à nos sociétés contemporaines, qui souffrent d’adorer une multitude d’idoles et contre lesquelles les ressources millénaires des religions peuvent être d’un grand secours. Le Forum mondial de théologie et libération, par exemple, qui s’est tenu récemment dans le cadre du Forum social mondial à Montréal, comme lors des précédents, au Sud, témoigne de l’apport des religions à la lutte contre les oppressions et à la défense de la dignité humaine. On peut le reconnaître sans pour autant nier leur rôle comme instrument de domination – je renvoie ceux et celles qui seraient tentés de nous le reprocher aux analyses critiques et parfois virulentes sur la religion publiées dans Relations.»
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